Une petite place avec un nom romantique et un peu sinistre, la place des Six-Montagnes-Noires, se trouve au cœur de Colmar. Cette commune ne possède pas beaucoup de choses à voir, et tout se trouve à côté, donc, il vous faudra une demi-heure pour faire un tour. Cependant, en règle générale, les touristes restent à Colmar pour un jour ou même deux.
On vous conseille de choisir la place des Six-Montagnes-Noires comme point de départ sur différents itinéraires, que ce soit le quartier de la poissonnerie ou le quartier des tanneurs, la « Petite Venise » ou le parc du champ de Mars. La place a été nommée d’après l’hôtel qui s'y trouvait au XIVe-XIXe siècles. On ne sait pas pourquoi le propriétaire a décidé d’appeler l'hôtel « Six-Montagnes-Noires », mais on sait que de nombreuses personnalités légendaires y ont séjourné. Par exemple, parmi ces personnes on peut nommer le chef de guerre Gustaf Horn (héros de la guerre de Trente Ans, qui a renforcé la position de la France en Europe), le maréchal Turenne (qui a privé l’Espagne de la domination européenne en la forçant à signer le «Traité des Pyrénées ») et même le cardinal Mazarin. L’hôtel a brûlé à la fin du XIXe siècle, mais le nom original est resté.
Chaque place décente devrait posséder un monument à son centre. Dans le cas de la place des Six-Montagnes-Noires, il s’agit du monument sur le piédestal en bronze dédié au premier héros de Colmar, Jean Roesselmann. Issu d’une famille ordinaire, il est né dans le quartier des tanneurs. Roesselmann était intelligent et, plus tard, même sans éducation appropriée a pris la place du chef de la ville. L’épiscopat a décidé de le renverser et de le remplacer par une église. Roesselmann a été envoyé en exil, mais par ruse (dans un tonneau de vin) il a réussi à retourner dans la ville et à combattre les évêques, ce qui lui a coûté la vie. Selon l’idée de l’auteur du projet, le monument est également une fontaine décorée de poissons forgés.
La place est entourée de maisons à colombages, et à proximité, il y a le lycée Bartholdi. Autrefois, à la place du lycée, un monastère où les jésuites enseignaient la théologie, la philosophie et le latin, se trouvait. Cependant, au milieu du XVIIIe siècle, l’ordre est tombé en disgrâce (ils ont refusé de renoncer à la subordination du Pape et de prêter allégeance au roi de France), et leurs activités dans le pays ont pris fin, tandis que l’école de l’église est devenue un collège royal séculier.