Des fresques, des vitraux, des céramiques... Jean-Lurçat transformait tout en œuvre d'art, mais les tapisseries, aujourd'hui visibles au musée Jean-Lurçat à Angers, ont fait la renommée mondiale à l’artiste français. Et comment pourrait-il en être autrement, si les secrets de l'art de la tapisserie lui ont été révélés par un maître héréditaire d'Aubusson, une ville française dont les artisans fournissaient la cour royale pendant des siècles.
Inspiré d'un ancien art presque oublié, Jean-Lurçat a passé des heures à étudier la tapisserie « La Tenture de l'Apocalypse ». Un véritable chef-d'œuvre, créé au XIVe siècle, a tellement impressionné l'artiste qu'il ne voyait plus sa vie sans tapisseries. Grâce à sa passion, l'art de la tapisserie est rené et redevenu populaire, comme il l'était autrefois au Moyen Âge. Ses œuvres pouvaient être vues lors d'expositions à Paris et à New York, à Londres et à Amsterdam, et aujourd'hui, elles ornent le musée qui porte son nom, créé par la veuve de l'artiste Simone.
En 1966, Simone a présenté au public une toile intitulée « Le Chant du Monde », que Jean-Lurçat a créé sous l'impression de « La Tenture de l'Apocalypse ». À cette époque, presque tous les musées voulaient recevoir cette œuvre, mais la veuve en a décidé autrement et en a décoré les murs de l'ancien hôpital Saint-Jean d'Angers. Après 20 ans, l'hôpital médiéval a ouvert ses portes sous le nom de musée Jean-Lurçat et de la tapisserie contemporaine. Il a fallu près de 20 ans de travaux de restauration pour que ce ravissant monument gothique du XIIe siècle abrite des tapisseries d’artistes talentueux.
Aujourd'hui, le musée Jean-Lurçat présente de nombreuses œuvres de maîtres de la Seconde Guerre mondiale à nos jours. La place centrale est occupée par la même œuvre « Le Chant du Monde », l'une des plus grandes tapisseries modernes, longue de près de 80 mètres. La toile représente à la fois les événements les plus tragiques de l'histoire et des scènes paisibles de la vie.