Les habitants de Charleroi aiment leur basilique (comme ils l’appellent l’église Saint-Christophe), mais on ne peut en dire autant du Vatican. Le fait est que les catholiques suprêmes continuent de douter de l’existence réelle de saint Christophe et ont même retiré son jour de commémoration du calendrier général. En plus, dans l'iconographie, saint Christophe est représenté avec une tête de chien. L’église ne portait pas toujours le nom de Saint Christophe. À la fin du XVIIe siècle, c’était une chapelle de garnison érigée par les Français en l’honneur de saint Louis. Au XVIIIe siècle, lorsque le pouvoir est passé aux Espagnols, la chapelle (maintenant, il ne reste plus qu'une pierre d'elle) a été reconstruite en une grande église et nommée en l'honneur de Saint Christophe, le saint patron des voyageurs de la mer, aujourd’hui, c’est le patron des conducteurs, des chauffeurs de taxi et, pour une raison quelconque, des célibataires. L’église du XVIIIe siècle a conservé le chœur (le mur derrière l’autel) et une partie de la nef, tandis que la reconstruction la plus globale de la basilique a eu lieu au milieu du XIXe siècle, lorsqu’elle a obtenu l’actuelle façade baroque et le dôme en cuivre. L’église a été reconstruite pour la dernière fois au milieu du XXe siècle, et maintenant, sa décoration intérieure semble tout à fait moderniste. L'édifice ressemble à une croix, dont une moitié reste de la construction du XVIIIe siècle, et l'autre est moderne. Le nouveau chœur contient une mosaïque de 200 mètres carrés, fabriquée par des maîtres vénitiens dans les années 1950, avec des images des textes de l’Apocalypse de Jean. On dit qu’elle a des millions de pièces attachées à des feuilles dorées. Dans la partie moderne, il y a également des vitraux colorés représentant des peintures de la Bible, des fresques murales avec les Béatitudes, ainsi qu’un orgue, restauré au début du XXIe siècle. L’autel de verre projette une ombre semblable aux deux ailes d’un ange, et le visage de Jésus sur la croix a des traits non canoniques. L'église Saint-Christophe est un monument non officiel aux victimes de Rexist (le parti fasciste de Belgique pendant la Seconde Guerre mondiale). Quelques jours avant la libération de la ville en 1944, on a tué 20 otages soutenant l’Armée alliée et le général de Gaulle.