L’idée de création du musée des Beaux-Arts à Charleroi appartient à Jules Destrée. L’éminent homme politique belge, docteur en droit, journaliste et spécialiste des cultures, Jules Destrée a apporté une contribution significative au développement de la province du Hainaut, parce qu’il l’a jugé utile pour la région purement industrielle. Il a également jeté les bases de la collection du musée qui comprenait des peintures, des meubles et des ustensiles des XVIe et XIXe siècles. Mais il a fallu encore 70 ans pour que le rêve de Jules Destrée se réalise.
Initialement, une partie de la collection dédiée à l’art wallon et aux différents courants artistiques des XIXe et XXe siècles se trouvait au deuxième étage de l’hôtel de ville. Ce n’est qu’en 1980, qu’un bâtiment séparé a été construit pour le musée des Beaux-Arts au centre de la ville, alors que le fond de ce dernier comptait déjà plus de 3000 unités. Les visiteurs remarquent l’éclectisme extraordinaire de la collection. L’exposition présente des œuvres dans le style du néoclassicisme, de l’expressionnisme, du postimpressionnisme, du surréalisme, de l’orientalisme et même du réalisme social. Beaucoup de toiles représentent les journées de travail des mineurs, des ouvriers des aciéries et des verreries. La ville de Charleroi est devenue l’un des principaux centres industriels de Belgique au début du siècle.
Dans le même temps, Jules Destrée rêvait que la classe ouvrière serait capturée sur la peinture. Outre les peintures, le musée expose également des bandes dessinées et des caricatures (Charleroi est considérée comme la deuxième capitale de la bande dessinée après Bruxelles), ainsi que des sculptures (Constantin Meunier), des ustensiles et des tissus. Ici, plusieurs œuvres du célèbre surréaliste, le peintre belge René Magritte, se trouvent.

Le musée des Beaux-Arts n’est pas seulement un lieu de stockage et d’exposition de collections d’art, mais aussi un centre culturel urbain à part entière où des conférences et des ateliers se déroulent. Le théâtre municipal fonctionne également dans le bâtiment du musée. L’espace d’exposition limité ne permet pas d’exposer toute la collection, de sorte que des expositions thématiques temporaires ont souvent lieu ici. Une partie de l’exposition reste toujours à l’hôtel de ville et est malheureusement inaccessible pour les visiteurs.

Afin de réunir tous les fonds, un projet a été développé pour reconstruire les anciennes écuries (où de célèbres chevaux de traits belges ont été gardés et levés) près de la tour de police, mais la date du déménagement n’est pas encore connue.