Il y a des endroits où vous percevez encore avec acuité les événements du passé, vous ressentez toujours de la douleur et de l'injustice, mais en même temps, c'est là que vous comprenez comment construire votre avenir, comment éviter des erreurs impardonnables. En Autriche, il y a aussi un lieu qui permet de voir ce passé, d'entrer en dialogue avec lui...

Le musée juif de Hohenems a été ouvert en 1991 et est situé dans la villa Heimann-Rosenthal, au centre de l'ancien quartier juif de la ville autrichienne de Hohenems. La villa de la famille Heimann-Rosenthal elle-même, avec son atmosphère incroyablement chaleureuse, pourrait devenir une exposition à part. Elle a été construite en 1864 par le célèbre architecte suisse Felix Wilhelm Kubly et a été nommée d'après la fille du propriétaire qui était le fabricant de textile Anton Rosenthal - Clara Heimann-Rosenthal.

En 1936, Clara Heimann-Rosenthal a vendu la villa au docteur de la communauté juive de Hohenems. Par accord mutuel, elle a continué à rester dans la maison jusqu'en 1940, date à laquelle, avec d'autres résidents juifs, elle a été déportée à Vienne et puis assassinée dans un camp de concentration en 1942. Les nouveaux propriétaires ont conservé ses vieilles affaires qui, après la fin de la guerre, ont été transférées à sa famille. Une partie d'entre elles se trouve dans un musée moderne. En 1983, la famille du docteur a vendu la villa aux autorités de la ville.

À cette époque, l'ouverture du musée juif était discutée depuis plus de 10 ans et, avec l'acquisition d'un lieu approprié, cette idée devenait réalité. Après la restauration du bâtiment par l'architecte autrichien Roland Gnaiger, en 1989, un groupe d'architectes et de designers sous la direction de Kurt Greussing a commencé à réaliser le projet qui a été achevé avec succès en 1991.

Depuis son ouverture, le musée rassemblait sa vaste collection qui a été reconstituée grâce à de nombreux dons de descendants des Juifs de la communauté de Hohenems. Ici, vous pouvez trouver des objets de la vie quotidienne, des effets personnels, ainsi que des photographies et des documents montrant la vie difficile de la diaspora juive à cette époque.