L’île indonésienne de Sumatra a sa propre Venise : c’est ainsi que Palembang s’appelle ici. Située le long de la rivière Musi et de ses affluents, bordée de canaux sur la carte pour les îlots et péninsules, cette ville est largement dépendante des ponts reliant les rives.
La rivière Musi, l’une des plus longues de Sumatra, divise la ville en deux grandes zones : Seberang Ulu et Seberang Ilir. Et le pont Ampera (Jembatan Ampera) joue le rôle principal de liaison à Palembang, il raccourcit les voies et orne le quai.
Le pont a sa propre histoire controversée : une sorte de « manuel » pour les étudiants ingénieurs. Le pont a été conçu au milieu du XXe siècle, à l’époque du président indonésien Soekarno (ou Sukarno) : le souverain voulait voir un pont dans son pays, rappelant la célèbre structure près de la tour de Londres. Le financement de la construction a été réalisé avec des fonds provenant des réparations japonaises de guerre, et une entreprise japonaise a pris la responsabilité de la conception et de la construction. Cependant, l’exécuteur de l’ordre présidentiel n’avait pas d’expérience dans la construction de ponts comme celui de Londres ! Cela a affecté les fonctions ultérieures de la structure.
Le pont a été ouvert en 1965 sous le nom de Bung Karno (Sukarno) en l’honneur du président. Mais après le renversement de son régime, le pont a été renommé Ampera.
Au début, le pont était basculant (pont-levis) : sous la travée centrale, des navires pouvant atteindre une hauteur de 44,5 m pouvaient passer. Cependant, cette opportunité et cette similitude fonctionnelle avec le célèbre « Britannique » ne durent pas longtemps.
L’ensablement de la rivière a entraîné le déplacement de la fondation des tours du pont, le pont s’est déformé et le mécanisme de levage a cessé de fonctionner. Mais avant même le début des travaux, les experts ont mis en garde contre les particularités du sol fluvial ! Mais les craintes des experts n’ont pas été entendues par désir de plaire au président.
Pendant quelques décennies, l’équilibrage et la reconstruction du pont ont été effectués, et des années 1990 à nos jours, il a rempli sa fonction directe, mais maintenant il ne permet pas aux navires de passer.
La circulation automobile active ne s’y arrête pas, et en plus de cela, le pont sert également d’excellente plate-forme d’observation.