Si vous regardez l’Antarctique de l’altitude où volent les oiseaux, vous remarquerez surement une tache rouge brillant sur la couverture blanche. C’est une chute d’eau sanglante qui sort du glacier Taylor. Phénomène incroyablement beau et unique, qui depuis plus de 100 ans ne laisse aucun répit aux scientifiques : comment se fait-il que l’eau rouge apparaisse dans les glaciers ?
Un tel miracle de la nature s’est formé il y a plus de 2 millions d’années. Pendant tout ce temps, à cause de la forte concentration d’oxyde de fer dans l’eau, celle-ci s’est colorée, prenant une teinte rouge de plus en plus saturé.
Mais d’où vient cette eau inhabituelle ? D’un lac souterrain qui se trouve directement dans le glacier lui-même, caché sous 400 mètres de glace et à un kilomètre de l’endroit où commence la cascade. C’est un phénomène unique lorsque l’eau dans la nature, sans dispositifs spéciaux, ne coule pas vers le bas, mais vers le haut !
Et une autre question se pose : comment dans un tel froid l’eau ne gèle pas et continue de couler ? Et la réponse a été trouvée, après une longue étude du phénomène. L’eau du lac contient beaucoup de sel, de sorte que même à -10 degrés, l’eau reste à l’état liquide.
Une autre caractéristique de la chute de sang est la présence d’organismes vivants dans un environnement aussi défavorable. Les bactéries vivent dans la cascade, malgré le fait que l’eau y a une température négative, qu’il n’y a ni de lumière solaire, nécessaire à la photosynthèse, ni de nutriments nécessaires au maintien de la vie. Il s’est avéré qu’ils tirent leur énergie de réactions chimiques qui ont lieu lors de la dissolution de divers minéraux dans l’eau. En plaisantant, les scientifiques les appellent les créatures extraterrestres qui maintiennent la vie pendant plus d’un million d’années grâce à des processus minimaux.
Le meilleur moment pour admirer cette beauté inhabituelle est l’été antarctique, lorsque le glacier commence à fondre, que son épaisseur se presse sur le lac et qu’une partie de l’eau remonte à la surface. La régularité de cette « éruption » par les scientifiques n’a pas encore été établie, de sorte que la cascade sanglante reste un mystère.